Facteurs de risques > Stress

stress

Coeur et Stress

Notre santé cardio-vasculaire et en particulier celles des artères coronaires qui irriguent le coeur, sont liées à une multitude de facteurs qui se combinent, se contrebalancent ou se renforcent mutuellement. On peut schématiquement classer les facteurs dits « de risque cardio-vasculaire » en trois catégories :

la première catégorie comporte des facteurs sur lesquels nous n’avons aucune prise : l’âge (la maladie coronaire augmente en fréquence avec le viellissement de notre organisme), le sexe (avant la ménopause, les femmes sont protégées par leurs hormones), l’hérédité, et sans doute d’autres facteurs encore méconnus ;

la deuxième catégorie comporte des facteurs qui, au moins en partie, sont liés à nos comportements, nos émotions, nos habitudes de vie, mais qui dépendent aussi de prédispositions génétiques : poids excessif, élévation du cholestérol sanguin, diabète (trop de sucre dans le sang), pression artérielle anormalement élevée ; des médicaments existent pour mieux contrôler tous ces facteurs, mais nous pouvons nous-mêmes contribuer largement à mieux nous protéger contre les méfaits de telles anomalies par une meilleure hygiène de vie, ne serait-ce qu’en modifiant notre façon de nous alimenter ;

la troisième catégorie comporte des facteurs pour lesquels la biologie ne joue qu’un rôle très modeste et qui résultent essentiellement de la façon dont nous organisons notre vie : le tabac, l’absence d’activité physique régulière (ou sédentarité), l’isolement affectif et/ou l’absence de liens sociaux satisfaisants, le stress, enfin une forme de rapport au temps et aux autres, que certains chercheurs ont dénommé « profil comportemental de type A » (ou « type A »). Nous expliquerons plus loin en quoi consistent le stress et le type A. Quoi qu’il en soit, ces facteurs qui jouent pourtant un rôle non négligeable dans la santé de notre coeur et de nos vaisseaux, dépendent essentiellement de nos choix de vie et de notre volonté : nous les vivons parfois comme une fatalité, tellement le poids de l’habitude finit par nous donner l’impression que « nous n’avons pas le choix ». Cependant, même s’il est vrai que des mécanismes biologiques contribuent au maintien d’une dépendance tabagique par exemple, il ne tient qu’à nous d’atténuer le poids de cette dernière catégorie de facteurs sur notre santé, pourvu que nous ayons la conviction de l’intérêt que cela représente pour notre bien -être, pourvu que nous ayons le sentiment d’avoir la force d’y arriver, et pourvu que nous acceptions de nous faire aider, pour mieux y parvenir.

haut

Qu’est-ce que le stress au juste ?

Nous avons parfois tendance à appeler « stress » toutes ces agressions que nous subissons au cours de notre existence, les unes mineures, mais quotidiennes et répétées, et donc usantes à la longue, les autres épisodiques, mais déstabilisantes, éprouvantes, voire franchement traumatisantes. En réalité, ces « facteurs de stress » ne définissent qu’une des deux composantes du stress, qui implique toujours également une mobilisation de nos ressources, biologiques et psychologiques, pour faire face aux pressions subies et tenter de maintenir notre équilibre.

Le mot stress, issu du latin « stringere » et du vieux français, couramment utilisé en anglais pour signifier la tension subie par un corps physique sur lequel s’exerce la contrainte d’une force, renvoie donc moins au facteur externe causal qu’à la réaction interne compensatrice. Certains auteurs ont d’ailleurs décrit une « réaction de stress » passant systématiquement par trois phases successives, quels que soient les facteurs déclenchants : une phase d’alarme, une phase de défense ou de résistance, et une phase d’épuisement.

De nombreux centres nerveux et plusieurs glandes « endocrines » (sécrétant des hormones qui sont libérées dans la circulation sanguine et exercent ainsi leur action à distance) sont impliqués dans la réaction de stress :

Deux « axes » (ou séries d’organes ou de centres) entrent ainsi principalement en jeu, aboutissant d’une part à l’activation du système nerveux dit « sympathique’ et à la sécrétion d’adrénaline, d’autre part à la sécrétion de cortisol. Les glandes surrénales grâce à leur partie centrale (ou « médullaire ») et périphérique (ou « corticale »), au nombre de deux, situées chacune au-dessus de nos reins, jouent un rôle essentiel dans cette réponse hormonale. Les « hormones de stress » et le système sympathique agissent à leur tour sur la plupart de nos organes, dont le coeur et les vaisseaux.

La finalité de ces réactions physiologiques est de permettre à l’organisme de mieux se défendre contre toute sorte d’agressions et de mieux maintenir son équilibre ; hélas, le remède peut s’avérer, dans certains cas, pire que le mal et toutes ces modifications physiologiques, destinées en principe à protéger l’individu, peuvent le rendre malade, soit parce que les défenses finissent par s’épuiser, soit parce qu’elles soumettent à rude épreuve des organes qui peuvent avoir été déjà endommagés par d’autres facteurs ou qui peuvent être plus ou moins fragiles, pour des raisons génétiques par exemple.

stress

Un état d’équilibre instable

Dans la théorie « transactionnelle » du stress, ce dernier est d’ailleurs défini comme une situation où une sollicitation est perçue par un individu comme risquant de déborder ses ressources adaptatives. Etre stressé ne veut pas dire être simplement sous pression et ne veut pas dire obligatoirement être anxieux ou énervé. Cela veut dire être dans un équilibre instable, avec le sentiment de ne pas contrôler la situation et/ou la crainte d’être dépassé par les évènements.

Dans le travail, ce qui détermine le stress professionnel, ce n’est pas simplement l’accumulation des contraintes, échéances, responsabilités, c’est surtout la faible marge de manoeuvre ou la faible capacité de décision dont dispose l’individu pour organiser son travail et gérer les contraintes, c’est aussi l’absence d’appui que l’individu peut trouver auprès de ses pairs, l’absence de solidarité ou de soutien face aux difficultés.

Le stress est-il obligatoirement mauvais ?

Cette question résulte en fait d’une ambiguïté dans la définition du stress : il y a des sollicitations ou des facteurs de stress positifs, stimulants, enrichissants ; ce sont ce que l’on peut appeler de « bons stress » ; et il y a des facteurs de stress négatifs, pénibles, usants, stériles, appauvrissants ; ce sont ce que l’on peut appeler de « mauvais stress ». Mais un « bon stress », une situation nouvelle à laquelle on s’adapte, un défi que l’on relève avec enthousiasme, peuvent se renverser en leur contraire, échapper à notre contrôle et nous nuire ; à l’inverse, un « mauvais stress », une « tuile » ou une situation blessante, peuvent nous servir d’aiguillon et nous faire progresser. En définitive, c’est moins la situation qui est stressante que notre façon de l’interpréter !

haut

En quoi consiste le « profil comportemental de type A  » ?

Il s’agit là d’un style de vie et d’une façon de réagir aux sollicitations de l’environnement qui maintiennent l’individu dans une position de lutte permanente : lutte contre le temps qui passe et qui n’est jamais suffisant pour faire ce que l’on voudrait faire ou ce que l’on s’est engagé à faire, lutte contre sa propre fatigue ou ses propres hésitations, afin de donner le meilleur de soi-même, lutte contre les autres, afin de faire aussi bien qu’eux, ou parce qu’on a le sentiment de ne pas pouvoir vraiment leur faire confiance, ou encore parce que la vie ne fait pas de cadeaux et qu’on ne peut, au fond, compter que sur soi-même…

Ce type de comportement, favorisé par la civilisation ocidentale et la compétition sociale, rend grandement service à l’individu et procure à la fois l’admiration des autres et la fierté personnellle, tant qu’il reste compatible avec la clairvoyance nécessaire pour ne pas nuire à l’épanouissement personnel et ne pas faire prendre de risques démesurés. Mais il existe un revers de la médaille : le comportement de type A peut être coûteux pour la qualité de vie et pour la santé même du coeur et des vaisseaux, dès lors qu’il s’associe à une irritation permanente, à un sentiment d’insécurité personnelle, ou à une tendance au découragement.

De nombreuses enquêtes de population ont en effet démontré que chez les individus de type A donts les traits de caractère étaient les plus marqués, le risque de survenue d’une maladie coronaire était multiplié par deux, et cela indépendamment des autres facteurs classiques de risque cardio-vasculaire (âge, hypertension, cholestérol, tabac).

stress

Un éventail d’émotions négatives, toutes nuisibles, à des degrés divers, pour la santé du coeur et des vaisseaux

L’anxiété, la dépression et la colère, sont trois émotions négatives qui, chacune à sa manière, peuvent avoir une influence néfaste sur la santé cardio-vasculaire. Ces émotions n’ont pas forcément de conséquence immédiate, sauf ci elles sont très violentes et si elles sont ressenties par un individu dont les coronaires sont déjà malades. C’est plutôt à la longue qu’elles peuvent produire leur effet pernicieux, soit en favorisant l’encrassement des artères par des dépôts de graisses (athérosclérose), soit en favorisant des troubles de la coagulation (formation de caillots sur des parois artérielles altérées), soit en précipitant des anomalies du rythme cardiaque, ou encore en provoquant une angine de poitrine par divers mécanismes.

La médecine dispose de nos jours de moyens efficaces pour soigner des accès d’angoisse aigus et répétés (parfois abusivement désignés par le terme de « spasmophilie ») ou pour traiter la dépression, troubles psychologiques qui engendrent une souffrance importante chez l’individu mais aussi chez les membres de son entourage, et qui restent encore trop souvent méconnus ou négligés.

Par ailleurs, toutes ces émotions négatives sont associées à une réactivité accrue au stress et peuvent s’atténuer considérablement grâce à l’acquisition de meilleures capacités de gestion du stress.

haut

Pourquoi fume-t-on ?

Le tabac, on le sait, est un des principaux ennemis de nos artères. Mais le fait de connaître une telle donnée scientifique ne suffit pas pour motiver, même un individu « à risque cardio-vasculaire », à s’arrêter de fumer. Le tabagisme est entretenu par des facteurs multiples de dépendance, physiques, psychologiques et sociaux.

Au moins cinq mécanismes sous-tendent la poursuite d’une telle habitude chez le fumeur :

– fumer par automatisme ou par besoin, ne serait-ce que pour atténuer les effets pénibles liés au manque de nicotine ;

– fumer pour calmer toutes sortes d’émotions négatives, anxiété, découragement, agacement ;

– fumer par plaisir, pour se détendre ;

– fumer pour se stimuler ou pour lutter contre l’ennui ;

– enfin fumer pour se donner une contenance et s’intégrer plus facilement dans un groupe.

Ces motivations montrent la place essentielle du stress et des composantes psychologiques dans le tabagisme et expliquent aussi les difficultés majeures ressenties par certains fumeurs au moment du sevrage, si des moyens appropriés ne sont pas mis en oeuvre pour les prévenir.

stress

Doit-on ou peut-on éliminer le stress ?

Encore une question fondée sur un malentendu !

Le stress est un phénomène à la fois extérieur et intérieur à l’individu. Comme cela a déjà été dit plusieurs fois, « le stress c’est la vie » et il n’y a pas de vie sans stress, de même qu’il n’y a pas de développement personnel ou de progrès social sans stress.

Il n’y a cependant aucune fatalité dans le stress de la vie et plusieurs moyens sont à notre portée, si nous voulons préserver au maximum la santé de notre coeur et de nos artères :

– d’abord en pratiquant un tri entre les innombrables occasions de nous stresser que nous rencontrons au cours de notre vie quotidienne, en ne gardant que ce qui est indispensable ou inévitable, et en nous préservant de toute une série d’agressions inutiles ;

– ensuite et surtout en « prenant de la hauteur » et en modifiant, non pas les situations elles-mêmes, mais la vision que nous avons de ces situations ;

– afin en acceptant de ne pas pouvoir toujours atteindre tous nos objectifs et en renonçant à résoudre systématiquement toutes les difficultés rencontrées, c’est-à-dire également en déléguant davantage et en adoptant plus souvent des solutions de compromis.

haut

Quels sont les moyens de mieux contrôler les facteurs de risque cardio-vasculaire ?

– Une hygiène de vie différente, pas forcément sous forme de restrictions multiples et déprimantes, mais au travers de choix de vie plus équilibrés.

– Des médicaments à prendre, sur des périodes limitées, pour régulariser notre sommeil, traiter l’angoisse ou la dépression.

– Des méthodes de relaxation, pour nous apprendre à nous décontracter, à « décompresser » dans les moments de tension, et à percevoir notre corps de manière plus positive.

– Des techniques dites « cognitives et comportementales », notamment des programmes d’aide à la gestion du stress, pour nous permettre de nous sentir moins pris dans un engrenage et nous éviter, chaque fois, d’être pris de court par des situations qui nous agressent.

– Des consultations auprès d’un psychologue , d’un psychiatre, ou d’un psychothérapeute, ou encore auprès d’un thérapeute de couple, pour aborder divers points de notre vie qui nous contrarient ou nous découragent, pour parvenir à mieux communiquer avec les autres ou à retrouver une confiance plus solide en nous-mêmes.

stress

Etes-vous stressé ? Essayez-ce lien

Les sources du stress Découvrez les en suivant ce lien

haut

Quelques pistes…

Prendre confiance en soi

stress

Avoir une haute estime de soi

haut

Gérer son temps

stress

Penser autrement

Exemple :

Votre mari est au téléphone.
Vous lui indiquer qu’il doit écourter la conversation car vous attendez un appel urgent à passer.
Il réagit avec irritation.

 

Ce que vous vous dites

Nature de l’erreur

Réaction positive

Je l’ai vexé, c’est entièrement de ma faute.

Culpabilisation.

Il est avec son meilleur ami mais c’est normal.

Je n’aurais jamais du lui dire ça. Je me déteste.

Tout ou rien.
Rigidité.

Il fallait bien que je lui signale.

Il me déteste.

Conclusion hative.
Dramatisation.
Tout ou rien.

C’est stupide je sais bien qu’il m’aime.

Maintenant, il va me faire la tête toute le journée.

Conclusion hative
Tout ou rien.

Je sais qu’on en reparlera, cela va s’arranger.

Il fallait quand même que je l’avertisse.

Aucune erreur.

C’est une réflexion juste et rationnelle.

haut

Savoir communiquer

Prendre soin de soi

Faire de l’exercice physique

Avoir une alimentation saine

Avoir une activité de loisirs

stress